Maître de cérémonie durant les deux jours du Lyon Tattoo Convention, Pascal Tourain est autant connu dans le monde du tatouage que dans celui des aboyeurs, dont il est un des derniers représentants. Ötzi vous propose le portrait d’un atypique chez les atypiques.
Force est de constater que la première rencontre avec Pascal fait toujours sensation. Fièrement bâti avec ses deux mètres de haut pour 120 kilos, ce colosse originaire de Picardie est dans le milieu du tatouage ce que l’on appelle un « bleu ». C’est-à-dire une personne recouverte intégralement de tatouage à l’exception du visage et des mains. Pourtant il n’en à pas toujours été ainsi. Porté à l’origine par l’envie d’être comédien, Pascal à d’abord refréné ses envies de tatouage afin de pouvoir se faire une place dans le milieu de la scène. Bien que la vocation initiale soi restée, le monde du tatouage s’est invité dans sa vie.
« J’ai toujours fait des spectacles de ma propre composition. Et un jour je me suis dit que je devais me faire plaisir, qu’importe le prix. J’ai passé le cap à l’aube de mes 38 ans ». Au fur et à mesure il s’est également essayé à tout ce qui touchait à l’univers de la relation théâtrale et humoristique avec le public. Tantôt monsieur loyal pour le cirque, tantôt animateur, mais également présentateur durant les conventions de tatouage. Comme celle de Lyon qu’il anime depuis 10 ans.
Tatoué oui ,mais pas par n’importe qui. Puisque ce n’est autre que le mondialement célèbre tatoueur Tin-Tin qui a recouvert le corps de Pascal de tatouages. Une encre qui selon lui, a révélé sa vraie peau : « J’ai toujours été attiré par cette aspect de contre-culture même si les choses ont beaucoup changé aujourd’hui. Comme j’en avais assez d’expliquer à tous les interloqués pourquoi dieu je m’étais infligé ça. J’ai écrit mon one man show « L’homme Tatoué ». Une introspection pleine d’émotion et d’humour trash, une déclaration d’amour à la liberté et la différence. »
Le tatouage a changé
Passant d’un stand à l’autre de la convention prenant place dans les locaux du Double Mixte à Villeurbanne, Pascal présente les tatoueurs, s’adresse aux visiteurs ou partage des anecdotes. Un peu comme chez lui, il expose son torse dévêtu arborant sur son dos une de ses pièces majeures : La tentation de Saint Antoine du peintre Martin Schongauer. En tout Pascal a déboursé près de 30 000 euros dans ses tatouages. Une somme qu’il dit ne jamais regretter, et même selon lui un prix à payer pour donner ses lettres de noblesses aux vrais tatoueurs : « Le monde du tatouage a énormément changé. Là où il y a 20 ans on trouvait seulement 3 tatoueurs sur Paris, il doit y en avoir plusieurs centaines aujourd’hui. Les premières conventions ont rameuté 500-600 personnes tout au plus, aujourd’hui on monte à presque 20 000 sur plusieurs jours. Je ne peux pas dire que c’est mal, mais c’est différent. On perd la symbolique au sens ou de plus en plus de gens se font tatouer par effet de mode ou par copie. Mais c’est ainsi, chacun doit vivre le tatouage à sa manière. Et pour ma part, mon seul regret et de ne pas avoir commencé plus tôt ! ».
Thomas MONTEIL
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