Le tatouage a toujours eu une signification différente suivant les pays, les civilisations, les grandes époques de l'Histoire, etc. Pour les adeptes de la culture japonaise, beaucoup savent que le tatouage a aujourd’hui une connotation négative dans ce pays asiatique. Pourtant cela n'a pas toujours été le cas : autrefois, cette vision du tatouage était positive.
Pour comprendre cette réticence qu’ont les Japonais envers le tatouage, il faut retourner à l’ère de Jomon, de 10 000 a 300 av. J.-C. Voici une frise chronologique qui vous aidera à comprendre l’évolution du tatouage au Japon à travers les différentes périodes de l’Histoire :
La mafia japonaise s’approprie l’art du tatouage
Les membres de cette mafia portent le nom de Yakuza. Ce sont les descendants des criminels japonais qui étaient tatoués de manières punitives par les autorités. Le tatouage est donc devenu une institution au sein de ces organisations. Cette pratique est un honneur et un rite initiatique. Les membres d’un même clan possèdent donc des motifs aux significations similaires qui symbolisent souvent les vertus de ces criminels : fidélité aveugle, courage, force, loyauté, etc. Chaque personne appartenant à cette organisation possède des tatouages sur le corps entier. Ce type de tatouage porte le nom d’Irezumi, le tatouage intégral des Yakuzas. Aujourd’hui, les Yakuzas se font de plus en plus discrets et de moins en moins tatoués. Ils délaissent les voies criminelles traditionnelles pour investir le milieu de la finance. On estime tout de même que les 3/4 des Yakuzas portent des Irezumis.
Ouverture d’esprit : le tatouage commence à être accepté
De nos jours, les jeunes Japonais commencent aussi à avoir des tatouages, cela ne se limite plus essentiellement aux Yakuza. La différence se fera au niveau de la taille et de l’importance du tatouage sur le corps du japonais. Léa Flores est partie en voyage au Japon en août dernier alors qu’elle possédait un tatouage sur le haut du bras. « J’étais au courant que le fait d’être tatoué était assez mal vu au Japon. Ce n’est pas quelque chose qui est accepté, mais ce n’est pas rejeté non plus. D’autres personnes étaient dans la rue et avaient des tatouages ». Malgré cette évolution, il y a certaines règles à suivre concernant cet art. Le tatouage doit être couvert pour accéder à certains lieux. « On voulait aller dans un Onsen, ce sont des sources chaudes. Comme je ne pouvais pas recouvrir mon tatouage pour aller dans un Onsen public, nous avons dû prendre un Onsen privé », explique Léa.
Suivant les générations et les pays, le tatouage est plus ou moins accepté. Aujourd’hui les esprits sont plus ouverts et l’acceptation de ce genre de pratique évolue. Si au Japon le tatouage n’est pas encore devenu une tendance, il l’est déjà dans de nombreux pays.
Léonie DUTRIEVOZ
À lire aussi : Significations et civilisations : le tatouage Celte
ความคิดเห็น