S’il y a bien une époque où l’on sait peu de choses sur le tatouage, c’est bien le Moyen-Age. Une époque sombre, dominée par les dogmes stricts de la religion chrétienne. Pendant des siècles, le tatouage a disparu des civilisations moyenâgeuses, avant de revenir timidement, d’abord conditionnés par les autorités religieuses.
Avec l’arrivée de la dominance de la chrétienté, l’art du tatouage a pris un nouveau tournant. Depuis l’Ancien Testament, le tatouage est considéré comme impur : « Vous ne ferez point d’incisions dans votre chair pour un mort, et vous n’imprimerez point de figures sur vous. Je suis l’Eternel. ».

De plus en plus de lois réduisent la possibilité d’arborer des tatouages. Mais c’est en 787 que sonne le glas pour le tatouage, quand le Pape Adrien l’interdit complètement. La raison ? Un art considéré païen, à une époque où l’Eglise gagne en pouvoir et en importance dans la société occidentale. Une seule forme de tatouage reste cependant autorisée : le tatouage religieux. Seuls des symboles religieux comme la croix et le poisson (qui représente l’eau, le baptême et Jésus Christ) ne sont pas prohibés. Ces marques de dévotion et de sacrifice se retrouvent alors beaucoup chez les pèlerins. A l’arrivée de leur long voyage jusqu’à la Terre Sainte, ils se faisaient tatouer rituellement leur nom et la date de l’accomplissement de leur pèlerinage.

Renaissance d’un art
Il faut encore quelques siècles avant que le tatouage ne redevienne populaire. C’est au XIème siècle que le tatouage reprend de l’importance, avec les premières croisades. L’Eglise, à la recherche de volontaires pour aller se sacrifier (et mourir) en Terre Sainte, promet des funérailles chrétiennes à quiconque arbore une croix tatouée sur le bras. De nombreux pèlerins et croisés se mettent alors à collectionner ces tatouages sacrés, se les faisant faire dans des villes sacrées comme Rome, Bethléem ou Jérusalem. A partir du XIVème siècle, malgré les interdits religieux toujours en vigueur, le tatouage prend encore de l’importance. Les artisans se mettent à porter des tatouages représentant leur métier ou encore leurs compétences. Ainsi, les bûcherons portent des haches, les architectes des compas ou encore les charpentiers des scies. Ces tatouages étaient réalisés à la fin de la période d’apprentissage de l’artisan.

C'est à la fin du Moyen-Age et le début de la Renaissance que le tatouage revient véritablement dans la société. Les interdits religieux deviennent plus tolérants, et l'art du tatouage reprend de l'importance.
Bastien SALLES
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